Bury Tomorrow – Cannibal

Déjà quatorze ans que Bury Tomorrow nous font vibrer avec des sons reconnaissables entre milles. C’est en ce début avril qu’ils nous livrent leur sixième album : Cannibal. Album écrit en deux temps, à la suite de la publication de la version deluxe de Black Flame, en juin 2019, et sur la route durant leur tournée de promotion. L’enregistrement a été fait avec le guitariste SIKTH et à Dan Weller (qui a déjà produit Black Flame), alors que le mixage et le mastering sont passés sous les mains de Adam Getgood et Ermin Hamidovic (qui sont derrière Holy Hell d’Architects entre autre). Initialement prévu pour le 3 avril, l’album voit sa sortie repoussée au 3 juillet suite à la crise sanitaire. Il est disponible chez Music for Nations / Sony Music !

L’artwork reste simple mais il cache des thèmes forts et des expériences personnelles. Notamment pour Dani Winter Bates, le chanteur, qui va parler de sa vie, de ses expériences et de sa volonté d’aider les autres par ses titres, ses paroles, à trouver du réconfort, une envie de sortir de l’obscurité. Cannibal représente l’humain rongé par ses propres pensées mais aussi par celles des autres. De son manque de gentillesse pour lui-même et pour ceux qui l’entoure. Thème déjà abordé précédemment par les anglais mais toujours avec des filtres, ici, on fait tomber les masques et on dit ce qu’on ressent.

Alors qu’ils se sont vu propulser en haut de la scène metalcore avec l’opus précédent (Black Flame – 2018) qui rappelons le, est leur troisième album consécutif a être classé dans le top 40 au Royaume-Unis. Le groupe ne lâche rien et compte bien se surpasser avec Cannibal, avec la volonté de voir plus grand et d’agrandir leur fan-base, de toucher un maximum de personnes pour leur faire comprendre qu’elles ne sont pas seules. Un résultat qui semble mérité quand on sait que le groupe a dépassé ses limites musicales et émotionnelles.

 

L’album ouvre avec Choke, un des trois single déjà partagé par le groupe, et même si j’ai eu du mal dans un premier temps avec cette chanson, elle reste une de mes préférées. Le dépaysement se fait direct, la voix de Dani est très différente et j’ai eu du mal à reconnaître la patte de Bury Tomorrow avant l’arrivée du chant clair, qui comme toujours contraste très bien. L’instrumental est violent à souhait, caractéristique que l’on retrouve tout au long de l’album, tout comme l’énergie que le groupe nous envoie. Je pense qu’elle va faire très mal en live, certains moments ressemblant à des titres de Thy Art Is Murder. S’enchaîne Cannibal, qui colle beaucoup plus à ce que le groupe nous a présenté précédemment. La rage, l’énergie et la violence sont toujours présent, mais moins que sur Choke, on relâche un peu la pression, on peut respirer un peu. C’est un titre typiquement « Bury Tomorrow » et qui fonctionne très bien ! Les paroles sont un peu plus explicites sur l’album et sur sa signification, on ne pouvait pas attendre mieux d’un titre éponyme.

« All I see is a world of cannibals, I’m not sure that we’ve been looking for an antidote […] I feel like ending it, before the void sinks in. We have been living in an endless world of hate. How can you change what you can’t fight for? I’m not sorry for the things I’ve done, I swear to god this path has only just begun.It’s blood for blood. It’s flesh to stone… »

Les morceaux précédents ne vous ont pas convaincus ? Pas de soucis. Arrive The Grey (IVXI) qui aurait pu trouver sa place dans l’un des cinq albums précédents des anglais. On notera la voix ressemblant plus à des cris au début, pour revenir à quelques choses de plus doux par la suite. Mais c’est de courte durée, car le rythme change radicalement avec Imposter. Adam Jackson, à la batterie, va donner un rythme très rapide à ce titre, donnant un rythme très différent de ce qu’on à l’habitude d’entendre, comme une impression de vouloir finir vite le morceau. Seul moment pour souffler, quand Jason Cameron reprend le chant.

Better Below ouvre sur un solo de batterie, pour être rejoint par les guitares. L’instrumental va être changeant ici, tout comme les voix. On ressent vraiment de la tristesse, de la peine et une touche d’espoir. Ici, Dani parle des moments les plus durs de sa vie. The Agonist commence directement sur du chant, donnant un peu l’impression de prendre le morceau en plein milieu, comparé à la fin qui va diminuer petit à petit sur les instruments. Tout comme Better Below, Quake traite de sujets durs sur la vie personnelle du chanteur, c’est aussi la chanson qui semble être la plus calme de l’album. Le chant est doux, presque apaisant, une impression de réconfort, mais c’est de courte durée, car la violence, la rage va monter petit à petit, tout explose avant de redevenir calme. Les émotions sont présentes, fortes et ancrées au plus profond de ce titre. Les scream peuvent être comparés à des cris de douleurs ou encore d’incompréhension agrémentée de riffs proche des titres précédents. Certainement le morceaux le plus touchant et prenant de ce nouvel opus.

 

Se fait entendre les premières notes de Gods and Machines, léger changement de thème ici où on va s’attarder sur les médias. La chanson reste assez calme, malgré un chant rentre dedans, contrastant avec un rythme plus doux. C’est dans un murmure que se conclue ce titre, laissant place à Voices & Truth. On arrive au point culminant de la violence et je pense que la fosse ne laissera rien en vie sur ce titre. Tout est agressif, de la voix aux guitares, quelque chose de bien lourd qui a su laisser de la place à un solo bien sympathique. Il ne reste plus que deux titres à écouter pour terminer cette découverte. Cold Sleep donne l’impression de faire des bonds en arrière et de se retrouver dans un des premiers albums, notamment sur l’introduction, le reste de la chanson se voulant moins dur et plein de rage qu’avant. Dark Infinite clôture parfaitement cet opus, on y retrouve des scream tout droit sortit des enfers et des break qui font bien plaisir derrière.

Avec Cannibal, Bury Tomorrow va mettre tout le monde d’accord. Ils ne sont pas là pour rire mais bien pour montrer leur potentiel et leur énergie débordante. C’est un album lourd de sens et cela se ressent dans la voix de Dani, même sans comprendre les paroles. La recette d’alterner avec un chant clair fonctionne toujours aussi bien, tout comme l’instrumental qui colle parfaitement, tout en sachant prendre son indépendance et avoir ses petits moments de gloire. Le groupe n’oublie pas ses opus précédents et on y retrouve de fortes références, ce qui ne peut que plaire aux fans. Cannibal va certainement rentrer dans mon top album 2020 et j’ai hâte de les retrouver en concert !

 

Tracklist :

Choke
Cannibal
The Grey (VIXI)
Imposter
Better Below
The Agonist
Quake
Gods & Machines
Voice & Truth
Cold Sleep
Dark Infinite

Gloomy
Gloomy
Passionnée par le poulet curry, la pizza et de temps en temps la musique.

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