As Everything Unfolds + Trash Boat (13/06/2022)

Le 13 juin dernier avait lieu le concert de Trash Boat, accompagnés du tout jeune groupe As Everything Unfolds. Une croisière en Angleterre l’espace d’une soirée, en quête d’un flot de notes punk-rock comme on les aime.

La lumière s’éteint sur une salle bien vide, en raison de l’annulation du groupe Creeper, initialement prévus sur cette date. Mais qu’importe, nous sommes tous dans le même bateau ce soir, alors voyons comment la soirée va se dérouler.

As Everything Unfolds sont les premiers à se jeter à l’eau. Et ce n’est pas peu dire, puisque c’est leur première prestation outre-Manche. C’est donc avec « Take Me There » que les britanniques s’élancent sur les planches du Backstage. Leurs morceaux sont entrainants et leur énergie est communicative (notamment celle du claviériste Jon Cassidy qui a bien trop d’énergie pour un lundi soir) si bien qu’on ne peut pas ne pas être happés par cette vague alternative. Charlie, au chant, mène la barque avec brio : sa voix puissante, son chant juste, sa capacité à aller du chant clair au growl sans difficulté, mais également sa présence scénique, en font une vocaliste au grand potentiel, qui pourra les mener loin. Nous naviguons à travers leurs univers à bord d’une setlist entièrement issue de leur album Closure. On y retrouve « Hiding From Myself », « Stay », « Grayscale », « Wallow », et leur titre le plus connu, « On The Inside » pour mettre les voiles. Le sextuor aura sans aucun doute conquis des coeurs ce soir de par leur prestation humaine, entière, à l’image de ses membres humbles et travailleurs. Une première escale qui valait donc le détour, et les tous de salles dans les circle pits et pogos qu’ils ont su créer.

 

Entrent alors les capitaines de soirée. Paradoxalement, c’est sur la lancinante « Silence is Golden », que la tête d’affiche demande à l’audience d’élever sa voix. Le frontman en profite pour exprimer sa gratitude de voir la salle se remplir progressivement malgré l’absence de Creeper. « Cela fait 8 ans que nous sommes un groupe, et je sais ce que c’est que d’être dans l’audience, ce qu’on aimerait recevoir. Et ça, je veux vous le donner » déclare-t-il. Ainsi, nous sommes embarqués à travers leur dernier effort Don’t You Feel Amazing ? avec « Synthetic Sympathy », et leur titre « Bad Entertainment », dénonçant les médias et la désinformation. Ceux qui connaissent bien Trash Boat savent que c’est un groupe éminemment politique, et cela se ressent par des paroles toujours incisives, engagées, qui dénoncent une société bancale. Ils jettent des bouteilles à la mer, espérant que leurs messages puissent être reçus. Ainsi, Tobias ne manquera pas de faire un discours important sur les questions d’identité et de sexualité, en disant que lui-même ne souhaitait pas être mis dans une case, et qu’il ne fallait en aucun cas laisser quiconque nous laisser penser qu’il y a des règles dans le jeu de l’amour, car il n’y en a pas, et si vous pensez pouvoir contrôler quelqu’un, vous être un « idiot, you f*cking idiot » comme le déclare « Alpha Omega ».

C’est la première fois que la formation peut défendre ses nouveaux titres en live, et nous sentons qu’ils en vivent chaque instant de manière très intense. Le vocaliste laisse parfois percevoir des petites hésitations passagères dans son chant, comme s’il était submergé par l’émotion ou le trac, mais cela ne rend que le moment plus intense et authentique. Bien que le chant de sirène de Tobi séduit l’audience, l’équipage est majoritairement constitué de fans de la première heure, qu’ils reconnaissent pour certains. Ainsi, ils ont prévu leur bouée de sauvetage, et la formation nous fait dériver vers des horizons plus familiers tels que Crown Shyness avec « Shade », « Controlled Burn » et « Old Soul ». La ferveur générée par ces morceaux déclenche un véritable tsunami dans la fosse, mais ce n’est rien à côté de ce que provoque la belle cargaison de titres issus de Nothing I Write You Can Change What You’ve Been Through : « Brave Face », « Trying Quarry » et bien sûr l’incontournable « Strangers » pour nous faire chavirer. Il est difficile de garder le cap au milieu de cette houle qui retourne le Backstage. Notre épopée se conclue sur « He’s So Good », pour un dernier message de tolérance, prônant l’inclusivité. En espérant que les bonnes ondes puissent se propager hors de ce bâtiment.

Le voyage que nous venons de vivre en leur compagnie se résumerait à la citation « Je suis le maître de mon destin / Je suis le capitaine de mon âme. » du poème Invictus (1875) de William Ernest Henley. En effet, un concert de Trash Boat, ce n’est pas un Regular Show, mais bel et bien un show engagé, livrant des messages importants pour la construction de soi, et la déconstruction de ce que la société donne à penser.

Setlist :

Silence is Golden
Synthetic Sympathy
Shade
Bad Entertainment
Brave Face
Tring Quarry
Controlled Burn
Alpha Omega
Don’t You Feel Amazing ?
Old Soul
Strangers
He’s So Good

Latest articles

Related articles

Leave a reply

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici