Aephanemer : Utopie

Difficile de rester objectif quand c’est le moment de chroniquer le nouvel album d’un groupe qu’on suit depuis les premiers balbutiements, surtout quand on connaît les personnes qui le compose. Les voir grandir, progresser à tous les niveaux, des premiers concerts dans des caves (coucou le Petit Voisin) aux plus grandes scènes du Hellfest et du Wacken fait chaud au cœur. Après 1 Ep et 3 albums de très grandes qualités, c’est l’heure de se pencher sur cette cuvée 2025, bien nommé Utopie.

Une intro symphonique Échos d’Un Monde Perdu nous plonge direct dans l’ambiance. Toujours aussi mélodique et symphonique, les toulousains frappent fort. Leur Melodeath se veut inspirant. Et il est clair que le chant en français rajoute cette touche unique qui les fait évidemment se démarquer.

Tantôt Mid Tempos (Le Cimetière Marin, Par Delà Le Mur Des Siècles) tantôt plus rapides (La Règle Du Jeu), le groupe a trouvée sa patte, déjà bien établie sur le précédent A Dream Of Wilderness. On quitte de plus en plus les influences Finlandaises et Suédoises, les sudistes ont vraiment trouvé leur propre style. Et tout cela servi par le top en matière de production. Quand on a Dan Swano au Mix, Mika Jussila au Master, et un artwork magnifique dessiné par Niklas Sundin de Dark Tranquillity, difficile de faire mieux.

Autre fait marquant : on se prête même à trouver des touches Neo Classique pas si éloigné d’un Adagio ou Yngwie Malmsteen.

Les arrangements sont aussi bien amenés (Chimère rappelle parfois Wintersun), les transitions sont justes comme elles doivent être, tout est cohérent. La palme revient à Contrepoint, petit bijou offrant ce qui se fait de mieux matière de Death Mélodique, rappelant Kalmah par moment. Ces lignes de guitares harmonisées en fin de morceau sont juste sublimes. On peut avoir des très bonnes surprises aussi, avec le très heavy La Riviere Souterraine, un instrumental qui ravira certains d’entre nous, rappelant les premières années. Les chœurs en fin de morceaux sont excellents et grandioses. Une vrai pièce maîtresse de 8:30 qui donne envie de la remettre des qu’elle est finie. Puis vient Utopie, un morceau en 2 parties, qui clôture l’album. Entre passages de musique classique et Metal Extrême, on ne pouvait mieux terminer la partition.

Aephanemer a encore passé une étape dans sa quête. Plus grand, plus symphonique, plus Néo Classique, prod parfaite, rien n’est à jeter. Nous tenons ici un des albums de l’année, en matière de Death Mélodique, c’est magistral. Son ascension est plus forte que jamais et difficile de les arrêter quand on sort un album d’un tel acabit. Magnifique.