80 000 fidèles devant la messe électrique d’AC/DC [FR/EN]

Moins d’un an après leur retour en France à l’hippodrome de Longchamp, les légendes d’AC/DC étaient de retour dans un endroit qui leur est familier : le Stade de France. Les fans du groupe australien ont répondu présent et une deuxième date a d’ailleurs rapidement été ajouté. Toujours dans le cadre de sa tournée « Power Up », en référence à son dernier album sorti en 2020, le plus grand stade français s’apprêtait à vivre une grande soirée musicale. 

Avant que la bande à Angus Young arrive sur scène, on retrouve The Pretty Reckless, et sur le papier, le choix de cette première partie est assez cohérent. Le groupe américain, du haut de ses 15 ans d’existence, est désormais un groupe confirmé sur la scène alternative qui s’est déjà produit sur de grosses affiches en France, au Zénith à plusieurs reprises mais également à Rock en Seine. Dans le style, on est sur du hard rock certes plus moderne, mais qui ne se situe pas à des années lumières d’AC/DC, et les thématiques des morceaux ainsi que l’univers de The Pretty Reckless collent également à ceux des Australiens. Emmené par la charismatique Taylor Momsen, le groupe arrive sur scène vers 19h avec Death By Rock and Roll, le titre éponyme du dernier album du groupe, qui date déjà de 2021.

Le groupe dispose d’un set de 55 minutes, une durée assez longue pour une première partie. Le groupe prend donc plutôt son temps en rallongeant certains morceaux notamment avec des parties instrumentales plus longues. Face à un public peu enclin à découvrir la première partie et peu connaisseur, le groupe a un peu peiné à embarquer le public avec soi, faute peut être d’un manque de rythme. Le nombre de morceaux, seulement neuf, en est une bonne illustration. La performance de Taylor Momsen, bien que pleine de charisme et de personnalité, semblait par ailleurs avoir plus comme objectif de se mettre en avant plutôt qu’à essayer de se connecter au public. A titre de comparaison et sur un autre concert au Stade de France (donc face à un type de public similaire), ONE OK ROCK avait parvenu à beaucoup plus emmener le public avec lui lors de leur première partie de Linkin Park. Même si on peut également regretter que cette première partie soit la même que lors de leur concert l’année dernière à l’hippodrome de Longchamp, la prestation de The Pretty Reckless reste convaincante et tout à fait dans le thème de la soirée.

The Pretty Reckless Setlist Stade de France, Saint-Denis, France 2025

Après une grosse demi heure d’attente, les écrans de la scène s’allument pour diffuser une vidéo d’animation introductive qui mène AC/DC et son roadcrew devant les portes du Stade de France. Angus Young débarque alors en courant sur la scène, vêtu de sa tenue d’écolier rouge pourpre et sa casquette sur la tête, suivi de près de Brian Johnson, dans un style plus décontracté. L’arrivée sur scène d’un groupe est toujours attendu et est toujours vécu comme une libération par le public et celle-ci ne déroge pas à la règle. La vision des deux compères, reconnaissable entre mille et ce même depuis le plus haut siège des tribunes du stade, est une image mémorable qui vaut déjà presque autant que d’entendre un morceau des Australiens. L’accent est surtout mis sur le chanteur et le guitariste du groupe puisque ce sont les deux seuls musiciens « historiques » du groupe présent sur scène, Cliff Williams et Phil Rudd ne prenant plus part aux tournées. Après être arrivé avec If You Want Blood (You’ve Got It), le public exulte sur Back in Black et son riff mythique. Ce n’est évidemment pas le seul riff mythique de la soirée et on se délectera pendant 2h20 des sons de guitare d’Angus, qui résonnent comme des bénédictions à nos oreilles.

Du haut de ses 52 ans de carrière, on pouvait se demander si le groupe aurait autant d’énergie que celle que procurent leurs morceaux et dès les premières minutes, on observe un Angus Young, du haut de ses 70 ans, dans une forme olympique, courant et sautant partout et reprenant à plusieurs reprises son fameux « duckwalk ». Brian Johnson, pourtant de 7 ans l’ainé d’Angus, apparaît également en très bonne forme, dans son style tout aussi identifiable, chemise sans manche et béret sur la tête. Souvent pointé comme étant moins performant vocalement, il est vrai que son chant n’est pas aussi puissant et net qu’on pourrait l’espérer, mais ce qui peut s’avérer plus gênant concernant sa performance vocale réside plutôt dans la liberté que le chanteur prend vis à vis de la manière dont les morceaux ont initialement été enregistré. Et étant donné qu’on s’est familiarisé avec les chansons en les entendant plusieurs dizaines de fois, des écarts sur les mélodies ou les rythmes se font vite ressentir.

Si musicalement le groupe tient largement la route et que les morceaux s’enchainent avec frénésie, on aurait pu en attendre plus de l’atmosphère global du concert. Les visuels proposés par le groupe sur les écrans, y compris la vidéo introductive, ne sont pas à couper le souffle et manque de personnalité pour vraiment accompagner et donner un plus aux morceaux joués. L’accent aurait également pu être un peu plus porté sur les éléments de décor et la scénographie, qui ont manqué de grandeur et de folie. La cloche de Hells Bells semblait à ce titre presque trop petite. L’ambiance n’est pas non plus démentielle, si le public chante à gorge déployé sur les morceaux phares du groupe, l’ambiance se fait moins ressentir sur les morceaux moins « connus » du groupe. La configuration de la fosse n’aide pas non plus : la fosse or, qui occupe la première moitié du parterre n’étant visuellement pas pleine, elle laisse un grand vide dans son fond (et donc au milieu du parterre, cf les photos). Le groupe ayant souvent mis en avant l’ambiance survolté de ses concerts dans leurs clips, les images « vu du dessus » de ce concert ne seront clairement pas à intégrer dans une vidéo de promotion du groupe. Ceci dit et après tout, le public d’AC/DC est peut être également plus âgé et moins énergique!

La setlist est plus ou moins sans surprise, tout en mettant en avant le dernier album du groupe Power Up (2020) avec l’interprétation de Demon Fire et du très bon Shot in the Dark. On retrouve l’ensemble des tubes du groupe, véritables hymnes Rock and Roll qui nous rappellent la chance de pouvoir encore voir le groupe, plus de 40 après l’écriture de ces morceaux mythiques. Après un solo de plus de 15 minutes d’Angus (trop long, d’ailleurs), le groupe fait son rappel avec T.N.T et le fédérateur For Those About to Rock (We Salute You) et ses canons qui nous laissent finalement sur une bonne note scénographique.

Dans un Stade de France complet mais pas forcément survolté, AC/DC, emmené par un duo Angus Young – Brian Johnson en grande forme, nous ont proposé une soirée mémorable pendant laquelle les morceaux mythiques du groupe se sont succédés, telles des offrandes offertes par les démons du Rock and Roll aux 80.000 fidèles présents en ce mémorable samedi soir. 

AC/DC Setlist Stade de France, Saint-Denis, France 2025, Power Up

Merci à Gérard Drouot Production pour l’accréditation et au Stade de France pour l’accueil.


Less than a year after their return to France at the Longchamp Racecourse, AC/DC’s legendary rockers were back in a place they know well: the Stade de France. Fans of the Australian band turned out in force, and a second date was quickly added. Still part of their “Power Up” tour—named after their latest album released in 2020—France’s largest stadium was gearing up for a huge night of rock music.

Before Angus Young and his band took the stage, it was The Pretty Reckless’ turn to perform, and on paper, the choice of opening act made perfect sense. The American band, now 15 years into their career, has established itself on the alternative scene and has already played major shows in France, including multiple appearances at the Zénith and at Rock en Seine. Stylistically, their music leans toward a more modern hard rock, but it’s not light-years away from AC/DC’s sound, and both the themes of their songs and the band’s overall aesthetic fit well with that of the Australians. Fronted by the charismatic Taylor Momsen, the group hit the stage around 7 p.m. with Death By Rock and Roll, the title track from their most recent album, released back in 2021.

The band was given a 55-minute set, quite a generous slot for an opener. They took their time, stretching out certain songs with longer instrumental sections. Facing a crowd not particularly inclined to discover the opening act and largely unfamiliar with The Pretty Reckless, the band struggled somewhat to fully win over the audience—perhaps due to a lack of pacing. The relatively short setlist of only nine songs is a telling sign. Taylor Momsen’s performance, while full of charisma and personality, seemed more focused on showcasing herself rather than building a connection with the crowd. By comparison, at another Stade de France show with a similar type of audience, ONE OK ROCK managed to engage the crowd far more effectively during their opening slot for Linkin Park. Even if some may regret that the opener was the same as the one at last year’s Longchamp concert, The Pretty Reckless delivered a solid performance that was perfectly in keeping with the evening’s vibe.

After a long half-hour wait, the stage screens lit up to show an animated intro video, bringing AC/DC and their road crew right to the gates of the Stade de France. Angus Young then burst onto the stage, sprinting in his trademark crimson schoolboy outfit and cap, closely followed by Brian Johnson in a more casual style. The arrival of a band is always a highly anticipated moment, a release of tension for the crowd—and this one was no exception. The sight of the two companions, instantly recognizable even from the very top rows of the stadium, was already as memorable an image as hearing a single note from the Australians. The spotlight was firmly on the band’s singer and guitarist, as they are the only “historic” members still touring—Cliff Williams and Phil Rudd no longer take part in live shows. After launching into If You Want Blood (You’ve Got It), the crowd erupted to the iconic riff of Back in Black. It was, of course, only one of many legendary riffs to come, and for the next 2 hours and 20 minutes, Angus’ guitar tones rang out like blessings to our ears.

With 52 years of career behind them, one might have wondered if the band still had the energy to match their music—but from the very first minutes, Angus Young, at 70 years old, proved he was in top form: running, jumping, and breaking out his famous duckwalk again and again. Brian Johnson, seven years Angus’ senior, also appeared in great shape, sporting his equally unmistakable style—sleeveless shirt and flat cap. Often criticized for being less vocally consistent, it’s true that his voice isn’t as powerful or crisp as one might hope, but the bigger issue lies in the liberties he takes with the original vocal lines. Having grown accustomed to hearing the songs dozens of times in their recorded form, any changes in melody or rhythm are quickly noticeable.

Musically, the band was solid, with songs flying by in a frenzy, but more could have been done in terms of the overall concert atmosphere. The visuals on the big screens, including the intro video, were far from breathtaking and lacked personality to truly enhance the songs. The set design and staging also could have been more ambitious—Hells Bells’ bell, for instance, looked almost too small. The energy in the stadium wasn’t overwhelming either: while the crowd sang their hearts out for the band’s biggest hits, the atmosphere dipped during the lesser-known tracks. The layout of the pit didn’t help: the Golden Pit section, taking up the front half of the floor, wasn’t visually full, leaving an awkward empty space at the back of it (and therefore in the middle of the floor, as seen in photos). For a band that has often showcased their electrifying concert atmosphere in their videos, overhead shots from this show won’t be making the promotional reel. Then again, perhaps AC/DC’s crowd these days is simply older and less prone to mayhem.

The setlist held few surprises, though it did shine a spotlight on their latest album Power Up (2020), with performances of Demon Fire and the excellent Shot in the Dark. All the classic anthems were there—true rock ’n’ roll hymns that remind us how lucky we are to still see this band in action more than 40 years after these songs were first written. After an Angus solo that stretched past 15 minutes (too long, frankly), the band returned for an encore of T.N.T. and the crowd-unifying For Those About to Rock (We Salute You), complete with cannons—a final scenic flourish to close the night on a high note.

In a packed, if not entirely frenzied, Stade de France, AC/DC—led by a fired-up Angus Young and Brian Johnson—delivered a memorable night in which the band’s legendary tracks rolled out one after another, like offerings from the demons of Rock and Roll to the 80,000 faithful gathered on this unforgettable Saturday night.

MightyMightyMarty
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Mon truc c'est le punk rock et le hardcore. Mais comme il faut s'intéresser à tout (ou presque), vous pouvez me croiser en concert de pop-punk ou de Oi!, m'entendre fredonner du classic rock ou du metalcore, et même me surprendre à écouter du metal!

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