Quelques semaines après la sortie du très attendu Legends, le onzième album du groupe, Sabaton était de passage à Paris pour la première fois depuis plus de 2 ans. Pour l’occasion, le groupe a visé gros en investissant l’Accor Arena, la plus grosse salle dans laquelle le groupe ait joué dans la capitale. Et pour se chauffer et se mettre dans l’ambiance avant un concert de Sabaton, quoi de mieux que… du Sabaton?
C’est effectivement The Legendary Orchestra, un orchestre spécialement prévu pour l’occasion, qui est chargé d’ouvrir la soirée, en adaptant des morceaux du répertoire des Suédois en version orchestral. The Legendary Orchestra s’installe donc et investit la scène un peu avant 19h. En forme de château fort, celle ci est impressionnante et donne déjà une idée de l’ampleur des moyens mis par Sabaton pour la soirée. Ce choix de première partie est également un investissement fort : l’orchestre est composé d’une bonne trentaine de musicien et l’idée d’adapter les morceaux de Sabaton dans une version orchestrée demande forcément du travail et de l’ingéniosité. D’autant plus qu’il faut aussi que ce premier set de morceaux de Sabaton trouve sa place avant le « vrai » concert du groupe. Sur ce point, le groupe a bien réussi à proposer deux sets bien distincts, en gardant bien entendu la trame des thématiques de Sabaton. The Legendary Orchestra a ainsi pu interpréter des morceaux classiques de Sabaton, comme Ghost Division ou Swedish Pagans, idéals pour chauffer le public, mais également des deep cuts comme Hearts of Iron, qui plaisent forcément aux plus connaisseurs. Le tout est interprété magistralement par un orchestre impressionnant et qui semble aussi particulièrement apprécié leur partition. La présence d’un choeur et d’une chanteuse soliste permet aussi de bien retrouver ses marques dans les morceaux des Suédois, même si l’ensemble des paroles n’est pas systématiquement chanté. On sent de manière générale que The Legendary Orchestra a été pensé spécialement pour ce show et que plus qu’une adaptation, l’orchestre s’est vraiment réapproprié le répertoire de Sabaton pour nous en proposer une version revisitée. Une très grande réussite !
On attend désormais le « vrai » set de Sabaton et alors qu’on s’attendait à voir arriver les 5 musiciens, on assiste tout d’abord à une sorte de scènette mettant en scène Jules César, Genghis Khan et Napoléon, le petit chouchou du public. L’objectif est évidemment d’introduire le show et surtout de présenter 3 des « légendes » du dernier album. La scènette joue la carte de l’humour mais ce n’est pas forcément très subtil et le tout dure un peu trop longtemps (plus de 15 minutes!). D’autant plus que les personnages feront également leur retour avant leurs morceaux correspondant. Le show démarre finalement sur Templars après l’arrivée des membres du groupe déguisés en templier, réalisant ainsi une superbe entrée en matière. Le groupe dévoile rapidement l’étendue de son artillerie scénique, entre flammes, pétards, décors et costumes propres à presque chaque morceau, utilisation du ponton vers la deuxième scène au milieu de la fosse… Le groupe a mis le paquet sur sa scénographie, en accord avec leur univers historique, et on prend clairement plein les yeux.
Le petit bémol à pointer correspond plutôt au son qui n’a pas été toujours parfait et assez mal calibré. L’interprétation de Crossing the Rubicon, pourtant l’un des meilleurs morceaux du dernier album, n’a pas eu l’effet escompté notamment en raison du son du synthé quasi inaudible et pourtant essentiel au morceau. Sur le morceau The Red Baron, le groupe a la bonne idée de placer un son d’aviation (pour coller à la thématique du titre) au début du morceau, mais celui-ci est envoyé beaucoup trop fort, si bien qu’il camoufle les premières notes et paroles du morceau. Le show manque également un peu de rythme, avec d’un côté les interventions parfois longues des « légendes » avant les morceaux leur correspondant, mais également avec plusieurs discours des membres qui vantent le mérite du public parisien. On est flattés mais il ne faut pas non plus en faire trop…
Le show n’en reste pas moins spectaculaire et grandiose, avec des grands moments comme l’interprétation de Primo Victoria, ou celle de The Attack of the Dead Men, pendant laquelle les membres du groupes descendent dans le public équipés de masque à gaz. Les chœurs du Legendary Orchestra sont rappelés sur quelques morceaux et même si le mixage des différentes voix n’est pas toujours parfaite, cela rajoute encore du grandiose à la prestation. Dans une époque où les prix des concerts grimpent de plus en plus, les fans de Sabaton en ont clairement eu pour leur argent ce soir.
Dans une Accor Arena en parure de château fort, Sabaton nous a proposé une soirée entière dédiée à son univers. Avec un orchestre, des comédiens et des décors à couper le souffle, les Suédois ont transcendé leur musique pour offrir un vrai spectacle à leur audience. Avec plus de justesse sur le son et sur certains choix dans l’interprétation des morceaux, la soirée aurait pu être parfaite.
Merci à Gérard Drouot Production pour l’accréditation, à l’Accor Arena pour son accueil et merci à Justine pour ces superbes photos!
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A few weeks after the release of the highly anticipated Legends, the band’s eleventh album, Sabaton stopped by Paris for the first time in over two years. For the occasion, the band went big by taking over the Accor Arena, the largest venue they’ve ever played in the capital. And to warm up and get into the mood before a Sabaton concert, what better than… more Sabaton?
Indeed, it was The Legendary Orchestra—an orchestra put together especially for the event—that was tasked with opening the evening, performing orchestral adaptations of songs from the Swedes’ repertoire. The Legendary Orchestra took the stage a little before 7 p.m. The stage itself, shaped like a fortress, was impressive and already hinted at the scale of Sabaton’s production for the night. This choice of opening act was also a major investment: the orchestra consisted of around thirty musicians, and adapting Sabaton’s material into orchestral arrangements clearly required both work and creativity. Especially since this first set of Sabaton songs needed to find its place before the band’s actual concert. On that front, they successfully delivered two very distinct sets while naturally keeping Sabaton’s thematic backbone.
The Legendary Orchestra performed classic Sabaton tracks such as Ghost Division and Swedish Pagans—perfect to fire up the audience—as well as deep cuts like Hearts of Iron, sure to please longtime fans. Everything was performed masterfully by an impressive orchestra that also seemed to genuinely enjoy their role. The presence of a choir and a solo singer helped anchor the songs in familiar territory, even if not all the lyrics were sung throughout. Overall, it was clear that The Legendary Orchestra had been conceived specifically for this show, and that rather than merely adapting Sabaton’s music, they truly made it their own to offer a reimagined version of the band’s repertoire. A tremendous success!
We now awaited Sabaton’s “real” set, and while we expected to see the five musicians take the stage, what we got first was a short theatrical sketch featuring Julius Caesar, Genghis Khan, and Napoleon—the crowd favorite. The goal was, of course, to introduce the show and present three of the “legends” from the new album. The sketch leaned heavily into humor, but it wasn’t particularly subtle and ended up dragging on a bit too long (over 15 minutes!). On top of that, the characters returned again later to introduce their respective songs.
The show finally kicked off with Templars, after the band members appeared dressed as templars—a fantastic way to start. The band quickly revealed the full extent of their stage artillery: flames, pyrotechnics, set pieces and costumes tailored to nearly every song, the use of the walkway leading to the second stage in the middle of the pit… Sabaton truly went all-in on the staging, perfectly in line with their historical universe, and it was a feast for the eyes.
The main downside was the sound, which wasn’t always perfect and at times poorly balanced. Crossing the Rubicon—one of the best tracks from the new album—didn’t have the impact it should have, mainly because the synth, essential to the song, was nearly inaudible. During The Red Baron, the idea to play an airplane sound at the start of the track (to fit the theme) was a good one, but it was blasted far too loudly, drowning out the first notes and vocals. The show also suffered from pacing issues: the legends’ sometimes lengthy appearances before their songs, along with several speeches from the band praising the Paris audience. We were flattered, but there’s no need to overdo it…
Still, the show remained spectacular and grandiose, with standout moments such as Primo Victoria or The Attack of the Dead Men, during which the band members walked into the crowd wearing gas masks. The choirs from The Legendary Orchestra returned for a few songs, and although the vocal mix wasn’t always perfect, it added even more grandeur to the performance. At a time when concert ticket prices keep rising, Sabaton fans definitely got their money’s worth that night.
In an Accor Arena decked out like a fortified castle, Sabaton delivered an entire evening dedicated to their universe. With an orchestra, actors, and breathtaking stage sets, the Swedes elevated their music to offer a true spectacle to their audience. With more precision in the sound and in certain interpretative choices, the evening could have been perfect.
