Il y a des soirées où tout s’aligne : une salle à taille humaine, un public passionné, et deux groupes qui donnent tout sans retenue. Ce soir, à Sortie 13, l’ambiance était déjà électrique, avant même la première note. Le public bordelais, compact et impatient, savait qu’il allait assister à quelque chose de fort, de vrai. Entre la proximité du lieu, les lumières tamisées et la tension dans l’air, tout annonçait un concert où musique et émotion allaient fusionner.
CCW
En première partie d’Ashen, les Bordelais de CCW ont ouvert la soirée avec une intensité et une bonne humeur partagées. Dès les premières notes, la petite salle de Sortie 13 se remplit déjà et se transforme en rassemblement de spectateurs attentifs et souriants.
Ici, pas de barrière et pas de distance : on est pratiquement sur scène avec le groupe, happé par la proximité, les regards, les vibrations.
CCW nous envoie son modern metal percutant, atteignant le public par leur prestation, par leurs interventions chaleureuses et complices entre chaque titre. Leur son mêle puissance, lourdeur et émotion. Les morceaux explorent la dualité, la colère, les luttes intérieures et le besoin tenace de ne jamais plier.
On ressent de nombreuses influences, du metal moderne au hardcore, en passant par le punk ou le rock plus traditionnel.
Mais au-delà du son, CCW nous donne une énergie contagieuse qu’ils partagent sur scène avec une bonne humeur palpable, la fierté d’un groupe qui joue à domicile, et qui le fait avec le cœur. Le public est convaincu par ce moment authentique, comme seulement une petite salle peut en offrir, et finit avec le sourire.
Une ouverture parfaite avant le déferlement Ashen.
Ashen
La suite de la soirée prend un tournant électrique à Sortie 13, là où la scène se fond littéralement avec le public. Pas de barrières, pas de distance : ici, on vit la musique les yeux dans les yeux, à portée de main, dans une proximité presque irréelle. Et ce soir, l’attente est palpable. Le public trépigne, prêt à accueillir Ashen, l’un des groupes les plus prometteurs de la scène metal française. Ce soir ils défendent leur premier album, Chimera, sorti le 12 Septembre, soit deux semaines seulement avant le concert.
Dès les premières secondes de Chimera, la tension explose. Malgré un line-up presque entièrement malade, le groupe livre une performance d’une intensité démentielle. Impossible de le deviner : la tension ne faiblit pas, l’énergie est explosive, compacte, contagieuse. Le son, dense mais parfaitement équilibré, remplit chaque recoin de la salle. C’est un mur, mais un mur qui respire, qui vit.
Clem, au chant, incarne littéralement la scène. Charismatique, habité, il la parcourt sans relâche, captant chaque regard, chaque geste, chaque cri. Sa voix est un instrument à elle seule : rageuse, limpide, bouleversante. Il alterne entre puissance brute et fragilité, à fleur de peau; il nous livre des moments suspendus où tout le public retient son souffle, en particulier pendant l’interprétation poignante du morceau Living In Reverse.
Aux guitares, Niels et Antoine se complètent à merveille. Le premier, véritable pile électrique, bondit entre deux riffs tranchants et des solos dignes des guitar heroes à la Satriani, nous gratifiant de pas de danse endiablés. Le second, plus contenu mais tout aussi percutant, surgit au centre de la scène pour lâcher des solos, taillés dans la précision et le feeling pur. Ensemble, ils tissent un son massif, moderne, d’une maîtrise impressionnante.
Nathan, à la basse, envoie une puissance terrienne qui soutient l’ensemble avec une solidité redoutable. Son jeu se marie parfaitement aux chœurs, qu’il partage avec Clem, ajoutant de la profondeur et de la texture à l’ensemble. Et derrière tout ça, Tristan martèle sa batterie comme s’il voulait fendre le sol : chaque break, chaque accélération secoue la salle entière. On le ressent physiquement, les vibrations font littéralement trembler la scène, les murs, jusqu’à faire bouger les pédales de guitare sous leurs pieds !
Le public est conquis à deux cent pour cent. Ça saute, ça chante, ça hurle les refrains à pleins poumons. L’ambiance est brûlante, presque familiale, comme une communion entre groupe et fans. Ce genre de moment rare où tout s’aligne : le son, la sueur, la sincérité.
Si la part belle ce soir est bien sûr donner au tout récent Chimera, avec pas moins de 8 titres (Chimera/Crystal Tears/Desire/Meet Again/Altering/Living In Reverse/Oblivion et Cover Me Red), Ashen ne manque pas de nous offrir des extraits de leurs EP’s précédents (Angel/Sacrifice/Outlier) et de leur reprise explosive de Nirvana – Smells Like Teen Spirit.
Ashen prouve une fois encore qu’ils ne sont pas une mode éphémère ni un énième clone insipide de groupes peu inspirés, mais une véritable force montante, avec sa propre identité, son propre son et son univers. Fort d’un premier album, amplement réussi et qui passe l’épreuve du live sans le moindre obstacles, cela nous donne un groupe à suivre de très, très près. Ils construisent sur scène, ce n’est pas juste du metal moderne : c’est une expérience viscérale et terriblement humaine.
Conclusion
Cette soirée, à Sortie 13, restera dans les mémoires comme un condensé d’énergie, de sincérité et de passion. Deux groupes, deux approches, mais une même flamme : celle du live brut, du partage et de l’émotion sans filtre. CCW a ouvert le bal avec un set sincère et fédérateur, parfaitement calibré pour échauffer les cœurs. Ashen, quant à eux, ont transcendé l’espace, faisant vibrer la salle jusqu’à son ossature. On repart de là avec le sourire, les oreilles qui bourdonnent et cette certitude : la scène metal française regorge de talents authentiques, et ces deux-là en sont la preuve éclatante. Le genre de soirée qui te rappelle pourquoi on aime tant être collé à la scène, à portée de riff et de frisson.
Un immense merci à la salle Sortie 13, leur accueil et leur bienveillance. Ainsi qu’à Veryshow pour l’accréditation.
