Festival 666 – Journal de bord jour 1

Chaleur bouillante et particules de poussières – Cercoux aux enfers !

La chaleur de cette première journée n’avait pas suffi à décourager les plus téméraires. L’attente avait été longue : enfin arrivait le grand week-end que l’on guettait depuis un an. Du 8 au 10 août 2025, le Festival 666 a rouvert ses portes à Cercoux !

Dès l’entrée, tout est mis en œuvre pour accueillir les festivaliers dans les meilleures conditions : brumisateurs, bénévoles aux petits soins, sourires partout… Rien n’est laissé au hasard pour que le public n’ait qu’une seule mission : profiter et s’amuser sans retenue.

Musicalement, cette journée sera marquée par un élan progressif, afin de commencer tout en douceur (quoique…).

Dark Dogs

Le festival s’ouvre avec Dark Dogs et son hard rock musclé, aux sonorités qui rappellent clairement les racines des années 70 et 80. Le son est bien en place, précis, et quelques touches de clavier ajoutent une richesse inattendue à l’ensemble.
La prestation dégage une vraie énergie old school qui séduit une partie du public, notamment les amateurs de rock classique revisité. L’ensemble est efficace, puissant, mais reste très ancré dans un univers rétro. Une approche respectée, bien exécutée, même si elle laisse à certains une impression de distance. Une ouverture solide, qui a su convaincre les adeptes du genre.

Altesia

Avec Altesia, on bascule dans un registre beaucoup plus progressif. Le groupe bordelais installe rapidement une atmosphère construite, faite de guitares aux motifs complexes, de rythmiques entrecroisées et d’un chant expressif qui se déploie par vagues. Les morceaux s’articulent entre passages tendus et envolées plus aériennes, donnant une impression de voyage. La précision technique est indéniable et on perçoit clairement l’intention d’aller au-delà de la démonstration pour transmettre des émotions. Ce n’est pas ce qui nous parle le plus sur un plan personnel, mais il faut reconnaître que le groupe a su séduire les amateurs du genre. Une prestation solide, marquante pour ceux qui aiment ce style, même si nous ne l’avons pas pleinement appréciée à sa juste mesure.

Death Decline 

Direction Death Decline ! Les Dijonnais nous offrent un show de brutalité thrash en bonne et due forme. Remplis d’une énergie débordante, avec un contact proche du public, leur joie d’être sur scène est palpable. Un show direct, roots, à l’ancienne, qui réveille le corps et l’esprit. À en juger par le nombre de circle pits, pogos et walls of death, Death Decline a mis en marche une grande partie du public et a, sans nul doute, gagné de nouveaux fans.

Blooming Discord

Blooming Discord est une très belle découverte, en grande partie grâce à un chanteur qui maîtrise une large palette vocale, accompagné d’un duo de guitaristes impressionnants, aussi bien sur les solos que sur les gros breaks balancés par le groupe. D’autant plus remarquable quand on apprend que l’un des guitaristes vient tout juste de reprendre les concerts après une longue maladie : encore en convalescence, il a pourtant tout donné.

Seth

La faim et la soif nous tiraillant, nous assistons au concert de Seth d’un peu plus loin. Les Français nous délivrent un set de Black Metal pur jus, autant dans le son que dans la mise en scène : corps peint, vêtements cléricaux, décors métalliques, flammes, dague rituelle en main et sacrifice symbolique, à grand renfort d’hémoglobine. Sombre, brutal et traditionnel, le concert mettra d’accord les aficionados du genre. Pour les autres, il sera peut-être plus difficile à apprécier tant le style tranche avec une programmation plus progressive ce vendredi. Mais Seth aura tout donné, sans se laisser déstabiliser. Et le public, présent pour eux, repart conquis et ravi.

The Old Dead Tree

Comme à leur habitude, The Old Dead Tree nous livre un show tout en beauté, entrecoupé de passages de riffs lourds et puissants. Les musiciens sont en place et savent sublimer chaque composition. Le chanteur possède une voix très versatile et ne cesse de nous le prouver en explorant toute sa gamme vocale au fil des titres. Seul petit bémol : un public un peu trop épars pour un groupe de cette qualité.

Vestige

Vestige frappe fort avec un jeu de lumières vivant et parfaitement en adéquation avec leur univers. Leur metalcore/post-metal est taillé pour la scène : riffs lourds, breakdowns, contrastes lumineux, mais aussi des moments suspendus où la musique respire. Le son est puissant, équilibré, chaque instrument trouve sa place sans en écraser un autre. Les membres sont de véritables techniciens et nous livrent un set qui mélange brutalité, breaks, gros riffs et envolées poétiques éthérées à la Alcest. Les montées aériennes gagnent en intensité avant de nous asséner des passages plus violents qui déclenchent un headbang collectif. Leur invité Arthur Alternatif sur un titre apporte une dose supplémentaire d’émotion, accentuant encore l’impact du concert. Vestige nous transporte autant qu’il nous bouscule, offrant un des moments les plus marquants de cette première journée.

Leprous

Leprous nous balance une claque émotionnelle en plein cœur, le genre qui nous met à genoux dès les premières minutes. Les Norvégiens dégagent une intensité glaciale, mais terriblement humaine, portée par la voix fragile, volatile et puissante d’Einar Solberg. Les lumières découpent les musiciens comme des silhouettes mécaniques. Ils dégagent une force invisible, pleine de puissance et d’émotions, chaque note étant jouée avec une précision chirurgicale, entre mélancolie et tension brute.

Côté public, impossible de décrocher : nous passons de moments de silence suspendu à des vagues sonores qui écrasent tout, sans prévenir. Nous sommes happés dans une atmosphère lourde et cathartique, pris dans une tension qui monte et retombe comme un grand huit émotionnel. Nous ressortons lessivés, mais intensément plus vivants ; avec un mélange de frissons et d’adrénaline, que nous avons pris volontiers en pleine face.

Horskh

Un très gros son et une énergie énorme pour finir cette première journée. Horskh débarque et nous assène une claque electro-indus en pleine gueule ! Ils ne sont que trois sur scène, mais leur investissement en vaut le double. Déchaînés, ils n’arrêtent pas de haranguer une foule loin d’être clairsemée en cette fin de journée. Au contraire : le public répond présent et renvoie au groupe toute l’énergie qu’il reçoit. Chaque sollicitation est exécutée : pogos, wall of death, jumps… Une ambiance de feu pour clore une première journée qui tient ses promesses et annonce la suite du festival sous de bons auspices… lumineux, mais surtout caniculaires !

Entre découvertes locales, prestations techniques et émotions fortes, chaque groupe a su marquer à sa manière le public. De Dark Dogs à Horskh, la diversité des styles a dessiné un paysage contrasté, oscillant entre tradition et modernité. Leprous et Vestige se sont imposés comme de véritables temps forts, mais l’ensemble de la programmation a contribué à poser les bases d’un week-end placé sous le signe de la passion et de l’énergie. Une entame convaincante qui laisse présager deux autres journées tout aussi marquées par la sueur, la poussière et l’adrénaline.

Mat’ & Marion

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