No Fun At All + Burning Heads + Jodie Faster @ The Black Lab, Wasquehal – 30/03/2023

En ce jeudi soir, le Black Lab accueillait une bien belle affiche, au fort parfum des années 90, et qui faisait par ailleurs office de warm-up au BetiZFest, festival incontournable du Nord-Pas-de-Calais, qui fête cette année ses 20 ans, le 14 et 15 avril prochain.

Les locaux de Jodie Faster débarquent en premier et c’est toujours cool d’avoir un groupe du coin pour entamer une soirée. Le quatuor formé en 2016 est certes originaire de Lille mais le groupe a déjà bien roulé sa bosse avec de nombreux concerts en France mais également à l’étranger. Et ça se voit ! Leur hardcore-punk brut, enragé et efficace défie les lois de la vitesse avec des morceaux ultra-rapides qui dépassent rarement les 1 min 30. Le groupe dégage une très bonne énergie et leur chanteur semble transporté voire possédé par sa musique. Si bien que c’est le bassiste qui se charge d’introduire les morceaux ou de communiquer avec le public, entre appels à l’insoumission et touches d’humour bien placées. La demi heure de show de Jodie Faster fait office d’une très bonne mise en bouche et on ne doute pas que les Lillois se sont donnés à 100%. A tel point que garder le même rythme pendant plus de 30 minutes aurait relevé de l’exploit physique. Et si vous souhaitez découvrir et soutenir un autre groupe issu de la scène locale Lilloise, rendez-vous le 14 avril à 18h pour le concert de Bare Teeth, qui ouvrira le BetiZFest.

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Les Burning Heads prennent le relai et je suis ravi de les voir à nouveau, notamment après leur super show au Hellfest l’année dernière. Le groupe a du faire face au départ de son chanteur Pierre (qui était dans le groupe depuis 1990) en 2021 et j’étais assez dubitatif sur la manière dont le groupe allait surmonter ce changement. Mais force est de constater que Fra, le nouveau chanteur du groupe, a parfaitement su reprendre le flambeau. Non seulement son timbre de voix est très proche de celui de Pierre mais ce changement de line-up s’est également matérialisé par l’enregistrement du réussi Torches of Freedom, sorti l’année dernière. La setlist est d’ailleurs composée principalement des morceaux de cet album, avec notamment Pharmageddon et All Set to Glow, deux des meilleurs morceaux qui en sont issus. On se délecte également de Little Bird suivi de Fine, deux morceaux géniaux issus de Escape (2000), un des meilleurs albums de punk rock français, qui n’a pas pris une ride. Malgré 35 ans de carrière derrière eux, l’énergie des Orléanais est toujours intacte, alternant entre morceaux courts et rapides comme Time’s Up, des morceaux aux tempo plus lent comme Pop a Pill ou des morceaux résolument plus reggae comme Handcuffed ou Fear, sur lesquels on se délecte des lignes de basses très dub de JB. Avec presque une heure de show et avec la qualité du set proposé par les BH, le groupe faisait finalement plus figure d’un co-headliner sur cette date que d’une première partie à proprement parler. Et pour les amateurs de punk français du siècle dernier, vous pourrez retrouver deux autres groupes pionniers du style avec nul autre que Les Shériff et Les Wampas au BetiZFest.

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Après un début de soirée français, direction la Suède avec No Fun At All. Hormis quelques passages en festival, le groupe pose rarement ses valises en France donc c’est un petit évènement de les voir à l’affiche du Black Lab. D’autant plus que les Suédois viennent nous présenter leur dernier album Seventh Wave, sorti en fin d’année dernière. Le show commence d’ailleurs avec le très direct et agressif Tear Me Down, le premier morceau de l’album. Les Suédois incarnent parfaitement le style skate-punk auquel ils sont inévitablement associés : on peut difficilement jouer plus vite (quoi que, il y a sûrement match avec Jodie Faster) et on a du mal à imaginer une musique plus mélodique. La voix du chanteur, qui semble presque plus claire et plus belle que sur album, sublime ces mélodies qu’on a du mal à ne pas chanter nous aussi. On peut reconnaitre que Ingemar n’est pas le plus charismatique des frontman mais sa prestation vocale reste assez bluffante et sa présence dégage une vraie sympathie. Le groupe nous prouve que son répertoire n’a rien à envier à celui des plus célèbres groupes de punk rock et les morceaux s’enchainent sans aucun temps mort. Difficile de trouver une grande diversité musicale dans les différents morceaux du groupe mais on ne leur en tient pas rigueur : le groupe a son style, l’assume et le manie à merveille. Le set du groupe s’articulera principalement autour de ses deux premiers albums, No Straight Angles (1994) et le classique Out of Bounds (1995) auxquels viendront s’interposer naturellement les nouvelles chansons issus de Seventh Wave. Les morceaux Beat ’em Down et Master Celebrator, les deux chansons phares du groupe, font sans doute partie des temps forts du show au vu de la réaction unanime du public lors de leur performance. C’est d’ailleurs Master Celebrator qui clôt le show des suédois, un morceau qui ressemble à un refrain de 3 minutes, tellement les mélodies sont bonnes et accrocheuses, du début à la fin. Et si ce superbe show de No Fun At All ne vous a pas suffi, cela tombe bien puisqu’un groupe de skate-punk suédois des années 90 se produira au BetiZFest le 14 avril. Non, il ne s’agit pas d’un retour de NFAA mais des Satanic Surfers, qu’on peut facilement considérer comme l’alter ego de No Fun At All. Le rendez-vous est pris de mon côté en tout cas!

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