Entretien avec Pat O’May

Victor a pu s’entretenir avec Pat O’May pour parler de la sortie de son nouvel album « Welcome To A New World », déjà disponible via Art Distro.

 

Victor: Bonjour Pat, comment vas tu? 

Pat O’May: Très bien merci !

Victor: Pourrais tu te présenter un peu s’il te plait pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas?  

Pat: Alors je suis Pat O’May, je suis d’origine franco-irlandaise, et je suis né à Rouen où j’ai commencé la guitare assez tard. Mais à l’époque, j’ai presque 60 ans, on commençait la guitare beaucoup moins tôt que maintenant et donc j’ai commencé vers 16-17 ans.

Je suis très vite rentré dans un groupe de hard rock qui s’appelait Marienthal grace à qui j’ai pu commencer à entrer dans le circuit professionnel et de parcourir toute la France et de jouer aussi un peu à l’étranger.

Au bout d’un moment j’ai eu envie de partir en carrière solo, c’était une façon pour moi de m’acheter ma liberté. Quand tu écris dans le cadre d’un groupe il y a une esthétique du groupe qui se met en place et elle est quasiment inscrite dans le marbre. Et si tu veux commencer à faire des choses un peu différentes ça commence à devenir très compliqué. J’avais vraiment besoin de cet espace, tu vois, où je faisais la musique dont j’avais envie. C’est pour ça que je suis parti en solo il y a plus de 20 ans maintenant voire même presque 30.

Victor: J’ai vu que tout au long de ta carrière tu as pu collaborer avec des grands noms du rock et du hard rock …

Pat: Ouais j’ai eu cette chance la!

Victor: Qu’est ce que ça t’as apporté en tant qu’artiste? 

Pat: Enormément, par ce que par exemple quand tu tournes avec Martin Barre de Jethro Tull ben forcément tu as l’impression d’être en masterclass tout les soirs! Parce que tu es avec quelqu’un qui fait parti des gens qui ont écrit des pages de l’histoire du rock.

Après il y a eu plein de belles rencontres, je pense à celle avec Ron « Bumblefoot » Thal à qui j’ai demandé de produire mon album « Breizh-America » en 1999. A l’époque Ron n’était pas connu comme il est connu maintenant. Mais on est resté amis depuis et il ne se passe pas deux mois sans qu’on se parle au téléphone, c’est des relations très fortes. J’ai eu la chance de rencontrer des gens avec des carrières pas possibles qui étaient dans l’empathie. Je pense aussi à Alan Stivell aussi qui est un grand musicien. C’est vraiment très précieux tout ces moments.

Victor: Tu as également participé à l’opéra rock Excalibur ! 

Pat: Oui!  C’est d’ailleurs comme ça que j’ai rencontré Martin Barre, comme quoi tu vois un truc en amène un autre. C’est marrant de voir comment tout peut bouger, comment tout s’imbrique. Tu vois, grâce à ça, ça a été des rencontres avec Alan Parsons, avec Moya Brennan de Clannad ou John Helliwell de Supertramp et pleins d’autres.  Ca c’est des opportunités qui paraissent invraisemblables. Quand tu commences la guitare tu rêves de pleins de choses et si tu as de la chance tu réalises 20% de tes rêves et les 80% restants sont des cadeaux de la vie.

Victor: Tu travailles avec les mêmes musiciens depuis plusieurs années sur tes albums, comment se passe cette collaboration? 

Pat: Avec cette équipe là, ça fait six ans qu’on bosse ensemble. Et j’avais vraiment envie pour cet album là de resserrer autour de ce noyau là. C’est à dire ne pas avoir de guest, à part Loïc Bléjean qui fait une apparition aux uillean pipes. Sinon je voulais retrouver l’énergie et le son du groupe tel qu’il est sur scène. C’était vraiment l’occasion de pouvoir le faire.

Victor: Comment le projet « Welcome To A New World » est il né? 

Pat: Sur tout mes albums j’ai toujours eu envie que les morceaux soient une invitation au voyage. Et là je me suis dit, ça serait vraiment cool de proposer un voyage qui dure une heure, et si ce voyage dure une heure ça devient un concept album.

Et puis j’ai commencé avec la thématique et l’apparition de ce personnage, No Face, qui est chacun d’entre nous. C’est absolument pas une thérapie, ça peut être toi ou moi ou n’importe qui. La thématique globale est comment on gère nos peurs par rapport à nous même ou face à des situations qu’on ne connait pas. Et la gestion de cette peur amène souvent à l’enfermement. Ce qui fait que ce personnage est au début de l’album totalement asensoriel parce qu’il s’est tellement fermé qu’il ne voit plus rien autour de lui.

Victor: Comment tu es passé de l’écriture d’un album classique à l’écriture d’un album concept? 

Pat: Et ben écoute, je suis très spectateur de l’inspiration qui m’arrive, je ne calcule pas. Par exemple dans cet album il n’y presque rien de celtique. Dans les derniers albums que j’ai fait il y avait pas mal de références au rock et au métal celtique.

J’ai commencé avec « I Shall Never Surrender » qui est le premier morceau de l’album. J’avais dans l’idée d’avoir un sound design qui relie tous les titres entre eux. Ce qui s’est passé c’est qu’à la fin de ce morceau là, j’avais cette boucle qui était en place puis j’ai commencé à composer le titre suivant et ainsi de suite. La composition s’est faite toute naturellement, comme un fil d’ariane que tu tires. Le morceau d’avant inspirait le morceau d’après.

Victor: Du coup l’écriture s’est faite assez linéairement? 

Pat: Absolument, l’ordre des morceaux sur l’album est l’ordre dans le quel ils ont été écrits. C’est quelque chose qui m’est jamais arrivé, d’habitude j’écris les titres et j’essai de trouver un moyen de les assembler. Là c’est fait vraiment dans la continuité.

Victor: Comment c’est passé le processus d’enregistrement de cet album là avec la période qui vient de passer? 

Pat: Moi j’ai écris cet album là entre novembre 2019 et janvier 2020. C’était avant le COVID, d’ailleurs le titre n’a rien à voir avec la pandémie même si aujourd’hui ça a une resonance avec ce qu’on vient de vivre, notamment dans cette histoire de gestion des peurs. C’est incroyable comment on nous a construit dans la peur depuis le début de cette période.

L’album était prévu à la base pour une sortie en décembre 2020 mais ça a été décalé. On a pu répéter l’album en septembre-octobre et on est rentré en studio en novembre-décembre 2020. Puis on a fait tout le reste, c’est à dire le mix, le mastering et le travail sur la pochette.

Même si cet album n’a pas de relation avec le COVID, je pense que le fait qu’on ait été confinés comme ça donne une saveur particulière sur l’énergie qu’on a mis sur cet album là, cette envie de se retrouver ensemble et de jouer de la musique.

Victor: Le premier concert approche (22 septembre au Café de la Danse à Paris, ndlr), qu’est ce que les spectateurs peuvent attendre de ce concert et des suivants? 

Pat: On a une vingtaine de dates déjà calées. On va jouer l’intégralité de l’album avec toute une production avec des lights spéciales et aussi des écrans vidéo. Et puis après on va faire un petit rappel de 40 minutes (rires) avec des anciens morceaux que les gens ont envie d’entendre et qu’on a envie de jouer. Pouvoir remonter sur scène, retrouver les gens c’est des choses qui nous ont vraiment manqué, on a hâte de jouer!

Victor: J’imagine que d’autres dates vont arriver ? 

Pat: Oui! Là l’album va tourner sur deux ans. Là on attend impatiemment de pouvoir retourner voir nos amis en Allemagne, en Angleterre ou en Hollande par exemple.

Victor: Un dernier mot pour nos lecteurs pour leur donner envie de se plonger dans « Welcome To A New World »? 

Pat: Ben écoute, cet album est un peu le reflet de la vie de chacun d’entre nous. On a tous un point de départ et notre quête ça va être de s’ouvrir le plus possible au monde.

Victor: Merci à toi pour toutes tes réponses! 

Pat: Merci à toi !

 

Merci à Pat O’May pour sa disponibilité et ses réponses et à Roger & Replica Promotion pour cette opportunité.

 

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